Créé par Jacqueline Bocquet à la mémoire de son mari, président de la Société l'année du centenaire de celle-ci. Décerné pour la première fois en 1979, il est attribué à un chercheur ayant réalisé d'importants travaux en biologie de l'évolution.
Charles BOCQUET (1918-1977)
Né à Warhem (Nord), issu d'une famille austère, Charles Bocquet acquit de solides bases de zoologie à la Sorbonne avant d'entrer comme chercheur au CNRS en 1945. Remarqué par son professeur Georges Teissier, il choisit d'entrer comme assistant dans le laboratoire de celui-ci, détaché à la Station Biologie de Roscoff, où il devint successivement maître assistant et chargé de cours. Il travailla essentiellement sur les Crustacés, s'intéressant à leur variabilité génétique, leur polymorphisme (dont enzymatique) et leur polychromatisme, développant des études de génétique es populations, faisant des genres Tisbe, Sphaeroma et Jaera (auquel il consacra sa thèse) de véritables animaux de laboratoire. Il fut ainsi le créateur d'une nouvelle discipline scientifique, la systématique évolutive. Nommé professeur de zoologie à l'université de Caen (où il fut assesseur du doyen) à l'âge de 36 ans, il succéda en 1967 à l'illustre Pierre-Paul Grassé, comme titulaire de la chaire d'évolution des êtres organisés, à l'université de Paris, et fut désigné comme président de la Société zoologique de France l'année de commémoration du centenaire de celle-ci (1976) ; reconduit comme président l'année suivante (1977), ce grand fumeur fut terrassé par la maladie et ne put achever son deuxième mandat. Il dirigea durant quelques années le laboratoire de génétique évolutive de Gif-sur-Yvette (s'intéressant alors à la génétique des drosophiles) et la Station biologique des Eyzies. Il fut l'un des co-directeurs et co-auteurs de la série d'ouvrages sur les problèmes de l'espèce dans le règne animal, éditée par la Société zoologique de France, à laquelle il était profondément attaché. Il fut aussi le rédacteur en chef des Archives de zoologie expérimentale et générale.