Oiseaux : sentinelles de la nature, de Frédéric Archaux, Editions Quae, 2019, 168 p.
Dans sa présentation, sobre et discrète, ce livre ne semble guère se distinguer de beaucoup d’autres, alors qu’il correspond en fait à une incontestable réussite ; c’est là le point sur lequel il convient en premier lieu d’insister. Il traite des différents aspects de la biologie des oiseaux, animaux sympathiques et familiers s’il en est, et est illustré de nombreuses photographies, presqu’une par page, réalisées sur le vif et parfois superbes (nous citerons parmi bien d’autres celle de couverture et les illustrations de toute beauté des pages 8, 18, 29, 40, 112, 125 et 161). Cette iconographie ne pourra que fortifier l’intérêt du lecteur, déjà séduit par la foule d’informations glanées tout au long du texte. Très bien écrit, didactique et dû à un auteur paraissant sérieux et bien documenté, un tel livre est de ceux dont il est difficile de se détacher. Il ne s’adresse pas à un systématicien, à un chercheur soucieux d’identifier les espèces qui fréquentent ses lieux de résidence ou de vacances, mais plutôt à un observateur du comportement et de la biologie des oiseaux dans la nature et qui souhaite se familiariser avec ce matériel biologique en renouvelant les observations par lui-même.
C’est un ouvrage particulièrement intéressant ; il est non seulement de haute vulgarisation, mais une référence dans laquelle même un naturaliste ne peut manquer de trouver à enrichir sa culture ; enfin d’un point de vue esthétique il est tout simplement un livre d’art. Quant aux aspects qui y sont développés, ils sont visiblement l’œuvre d’un auteur passionné par l’ornithologie et qui souhaite faire partager son goût pour ses animaux de prédilection. Les chapitres les plus attractifs, les plus originaux et porteurs d’informations enrichissantes sont selon nous ceux consacrés aux adaptations, aux sens et à leurs organes, au chant, aux espèces colonisatrices, aux migrateurs, à la protection des espèces et de leurs biotopes, à l’avifaune de certains milieux, au déclin des populations d’oiseaux actuelles. Ce dernier point, devant lequel tout observateur de la nature ne peut maintenant rester indifférent, est celui par lequel s’achève cet ouvrage ; ceci en quittant donc le lecteur dans une atmosphère de morosité contrastant avec le caractère enthousiaste et prometteur de ce qui avait représenté, tout au long de celui-ci, l’âme du volume. Mais peut-être est-ce pour stimuler le lecteur ?
Jean-Loup d’Hondt