Monsieur Jean-François Voisin, descendant d'une vieille famille rouennaise, est né en 1941. Tout en étant enseignant dans le primaire et le secondaire pendant la première partie de sa carrière professionnelle, il a fréquenté le Muséum national d'histoire naturelle en tant qu'entomologiste amateur, devenant alors le gendre de Jean-Pierre Lehman, professeur de paléontologie dans l'établissement et futur membre de l'Académie des Sciences. Il a été nommé en 1989 maître-assistant, puis maître de conférences au laboratoire de Zoologie des mammifères et oiseaux du Muséum et a pris sa retraite en 2008. Il avait soutenu en 1968 une thèse de doctorat en biologie animale, mention écologie et avait été l'élève du professeur Philippe Dreux, ancien membre du Conseil d'administration de la Société zoologique de France.

 

Ses travaux de recherche ont porté sur trois groupes : les coléoptères Curculionidae (ou charançons), les orthoptères et dictyoptères, et les oiseaux ; ces derniers souvent en collaboration avec son épouse, Claire Voisin, elle-même maître de conférences dans le laboratoire correspondant. Dans ces trois différents groupes, il s'est intéressé à l'identification des spécimens-types, aux synonymies, et a réalisé des inventaires sur le terrain et des collections concernant une quinzaine de familles d'oiseaux appartenant au matériel du Muséum. Il a également travaillé sur la nutrition des échassiers.

En entomologie, il a étudié la biologie spécifique de différentes espèces de charançons et en a constitué des collections à partir de récoltes effectuées en France, comme à l'étranger, aux îles Crozet, aux Seychelles et aux Falklands. À présent, ses recherches et ses déterminations portent essentiellement sur les Orthoptères et les Dictyoptères, tant du Massif Central que de l'agglomération urbanisée parisienne, avec identification et discussion des biotopes et des espèces reliques. Il a dirigé en tant qu'auteur et comme coordinateur l'Atlas des orthopteroïdes et mantides de France et a publié avec deux co-auteurs, en 2017, l'ouvrage Les coléoptères de la province de Kerguelen (îles subantarctiques de l'océan Indien).

 

Homme par ailleurs d'une exceptionnelle culture générale, membre depuis de nombreuses années du Conseil d'administration de la Fédération française des Sociétés de Sciences Naturelles, Monsieur Voisin nous semble correspondre au profil souhaité pour l'attribution du prix Malotau de Guerne 2019.

 

 

Mouna Rifi, ingénieur-chercheur à l'Institut agronomique de Tunisie (Tunis), a soutenu en 2011 une thèse de doctorat de biologie marine, en co-tutelle entre l'université de Bretagne-Sud et l'université de Tunis, portant sur l'écologie du mollusque bivalve introduit Fulvia fragilis. Ce travail s'inscrit dans un programme d'étude portant plus largement sur les changements faunistiques qualitatifs et quantitatifs résultant des invasions biologiques dans les eaux tunisiennes et plus largement en Méditerranée occidentale. Dans le contexte de ce programme, elle a publié 14 articles dans des revues internationales et 26 communications orales ou affichées lors de congrès nationaux et internationaux. Elle a signalé pour la première fois 21 espèces de différents groupes zoologiques encore inconnues de la faune de Tunisie, dont trois pour la Méditerranée, et elle a suivi l'évolution de l'aire de distribution de 21 espèces d'invertébrés et de vertébrés marins (crustacés, mollusques, annélides, poissons). Les taxons invasifs sont respectivement originaires de mer Rouge et du domaine Indo-Pacifique. Certains d'entre eux ont un impact parfois considérable du point de vue socio-économique, et cet aspect fait actuellement l'objet de recherches plus spécifiques.

 

2013 : Santiago ARAGON, maître de conférences à l’UPMC (santiago.aragon [at] upmc.fr)

 

Santiago Aragon est maître de conférences à l’UPMC depuis 1999 et responsable de la collection de zoologie de l’UPMC depuis 2004. Passionné d’histoire des sciences,  il  possède  un  CAPES  « histoire  des sciences » qui lui a permis de publier de nombreux articles sur ce thème ainsi que sur la gestion des collections et leur intérêt pédagogique. Depuis 2004, il s’investit avec passion et efficacité dans la restauration et l’enrichissement de la salle de collection de zoologie de l’UPMC. Ce travail a permis de réaliser un inventaire précis des échantillons présents dans la collection (dont certains datent de l’époque de Cuvier), de renouveler l’étiquetage des spécimens, de restaurer les échantillons abîmés, d’enrichir la collection avec de nouveaux achats et enfin de rendre cette collection plus visible  auprès  des enseignants et des étudiants. Ce travail très minutieux n’est pas terminé, mais le chemin parcouru est déjà considérable.