Conférence de J.-L. d'Hondt au Jardin des Plantes

Cinquième séance du séminaire « Le Muséum national d'histoire naturelle, objet d'histoire. Recherches, hommes, institutions, patrimoine, enseignement » (Centre Alexandre Koyré / Muséum national d'histoire naturelle, session 2016-2017). Le séminaire est d’accès libre, sans formalité d’inscription préalable. Il bénéficie du soutien de la Société des amis du Muséum.

La Société zoologique de France et ses relations avec le Muséum national d’histoire naturelle

Intervenant : Jean-Loup d’Hondt, ancien président de la Société zoologique de France, directeur de recherche honoraire au CNRS
Lieu : Jardin des Plantes, salle Claude Hélène (baleine 4) (en raison des horaires hivernaux d'ouverture du Jardin des Plantes, l'accès s'effectue exclusivement par le 57 rue Cuvier)
Horaire : jeudi 23 février 2017, à partir de 17h30
Informations complémentaires : http://objethistoire.hypotheses.org

Résumé - La Société zoologique de France a été fondée en 1876 à l’initiative d’une collectivité de zoologistes et d’érudits intéressés par la connaissance de l’animal, en grande majorité amateurs, et ne comportant à l’origine que quelques scientifiques institutionnels. Son évolution au cours des décennies s’est traduite par un accroissement du nombre des zoologistes professionnels, et un peu plus d’un siècle plus tard par une disparition presque complète des amateurs.
À l’initiative du directeur du Muséum national d’histoire naturelle, Alphonse Milne-Edwards, qui ne voulait (ou ne pouvait matériellement) l’organiser dans son établissement, il demanda à la Société zoologique de France – dont il était membre – de prendre en charge l’organisation scientifique et matérielle du Premier congrès international de zoologie, prévu à Paris en 1889 dans le cadre de la commémoration du premier centenaire de la Révolution française. Il était lui-même à l’époque un ami proche du dynamique secrétaire général alors en fonction à la Société zoologique, Raphaël Blanchard, qui devait devenir peu après l’une des sommités de la science française, et qui accepta de coordonner ce projet ; Milne-Edwards fut nomme président de ce congrès. Par la suite, les enseignants-chercheurs du Muséum ont, comme la plupart des zoologistes en poste dans l’université française, adhéré à la Société zoologique de France, et nombre d’entre eux en ont été portés à la présidence. L’apogée de la Société zoologique de France a correspondu avec la prestigieuse célébration de son centenaire, en 1976, simultanément à l’École normale supérieure et à l’Institut océanographique de Paris, établissements dont la société pouvait alors aisément disposer des locaux pour des raisons conjoncturelles ; aucune manifestation ne s’est tenue au Muséum, mais plusieurs des professeurs exerçant dans celui-ci ont été membres d’honneur du comité d’organisation ou se sont personnellement investis dans l’organisation de cette manifestation scientifique.
La communauté zoologique internationale a souhaité que le vingtième Congrès international de zoologie se déroule en France, en reconnaissance de la notoriété internationale de ses chercheurs, et elle a ainsi été le seul pays a avoir été chargé à trois reprises (1989, 1948, 2008) de cette mission. Le congrès international de 2008 a été organisé conjointement par la Société zoologique de France, le Muséum, l’université Pierre et Marie Curie et la faculté des Sciences d’Orsay, ces trois sites ayant accueilli des séances ou des communications plénières. Les archives de la Société zoologique de France sont maintenant déposées à la Bibliothèque centrale du Muséum. Comme pour beaucoup de sociétés académiques, l’effectif des membres de la Société zoologique de France est en diminution, et elle a actuellement surtout une double fonction éditrice et d’organisation de colloques et de congrès ; ceci contrairement aux associations, réunissant essentiellement des amateurs et organisant davantage de manifestations pratiques, sinon ludiques, sur le terrain et d’initiation à la connaissance, qui demeurent un peu plus florissantes en cette période difficile pour toutes les associations et disciplines fondamentalement culturelles et qui visent à l’accroissement et à la diffusion désintéressés des connaissances.
Il n’a jamais existé de relations conflictuelles entre le Muséum et la Société zoologique de France, qui sont complémentaires quant au contenu de leurs publications respectives, et leurs existences ont été marquées jusqu’à présent par des partenariats en différentes circonstances. En une période où les structures du Muséum sont en cours de réorganisation, avec la part d’inconnu qui procède de tout changement structurel, il convient d’espérer que ces relations se poursuivront comme auparavant dans le même état d’esprit et la même ambiance de confiance mutuelle et de synergie dans l’accomplissement d’une vocation co-partagée.

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