Bioaccumulation, bioamplification des polluants dans la faune terrestre : un outil pour la biosurveillance des écosystèmes, d'Annette de Vaufleury et Frédéric Gimbert, avec la collaboration de Lucien Gomot, ADEME / EDP Sciences, 2013, 692 pages.
Étant donné son ampleur et la diversité qu’il recouvre, un tel ouvrage constitue essentiellement un
document de référence, dont on consulte tel ou tel chapitre en fonction des besoins pour y rechercher des informations sur un problème particulier. Sa richesse et la somme des aspects qui y sont abordés en font un manuel incontournable, de par la diversité des situations et circonstances qu’il énumère, les données numériques qu’il regroupe, les multiples exemples qu’il apporte, en couvrant par ailleurs un large éventail des groupes zoologiques. Il se réfère à une somme considérable de données, puisque la bibliographie regroupe 127 pages de références. Il comporte un très utile glossaire, explicitant la signification des multiples sigles utilisés dans le texte, et sans lequel la lecture de l’ouvrage serait plus que problématique pour un non-spécialiste. Une classification des groupes zoologiques testés dans le contexte de l’ouvrage occupe 12 pages, ces modèles étant illustrés par 31 pages d’illustrations en couleur figurant un grand nombre des organismes abordés.
La biosurveillance des écosystèmes implique un suivi méthodique des populations concernées
couplé à une étude statique et dynamique des processus impliqués dans la bio-accumulation et l’évolution des taux de contamination, dont l’interprétation est fonction de paramètres hautement variables : nature chimique des polluants, espèces incriminées, nature et influence des nitrates, modes de transfert, réactivité différentielle aux contaminations des polluants. Les seuils de toxicité varient selon les modalités du transfert des substances, leurs niveaux d’action, la nature des polluants, leur biodisponibilité, le moment de l’intervention du contaminant dans les chaînes trophiques, phénomènes eux-mêmes sujets à variabilité en fonction les taxons. Il faut reconnaître que le nombre des espèces utilisées lors des tests varie selon les embranchements, étant surtout réparties parmi différents groupes d’organismes supérieurs : deux espèces de Nématodes contre une dizaine d’Annélides terrestres, une douzaine de mollusques gastéropodes, contre 75 d’insectes, une vingtaine d’amphibiens et de reptiles, 92 oiseaux, 76 mammifères. Les myriapodes sont très peu étudiés par comparaison avec les insectes et les crustacés.
Sont successivement abordés : la biodisponibilité, les voies d’absorption et les méthodes d’évaluation du transfert, et le devenir des composés. La classification des polluants tient compte de leur cheminement, des voies d’absorption, de leur interaction, éléments nécessaires à l’évaluation des risques, Les résultats des études confrontent les structures et les activités biologiques, les bioaccumulations respectives selon les groupes zoologiques de Vertébrés de d’Invertébrés testés (on manque d’informations sur un certain nombre d’entre eux), l’évaluation du risque biologique corrélé aux chaînes alimentaires, la bioaccumulation en tant que bio-marqueur et comme paramètre de l’évolution du risque biologique.
Jean-Loup d’Hondt
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