Dans la peau des serpents

La couverture du livre 'Dans la peau des serpents' (Éditions Quae, 2016).

Dans la peau des serpents, de Françoise Serre-Collet (préface d'Allain Bougrain-Dubourg), Éditions Quae, 2016

Cet ouvrage se présente au premier abord comme un beau livre d’images, une galerie de portraits de serpents réalisés notamment en gros plan, ceci semblant relever d’une prédilection de l’auteur ; ils ont en effet été réalisés pour la plupart d’entre eux par elle-même, naturaliste par vocation. Ces clichés occupent entre la moitié et les 5/6 de chaque page, que viennent compléter des textes concis et précis sur les différents centres d’intérêt qu’offrent les Ophidiens. Il s’agit donc à la fois d’un ouvrage de haute vulgarisation et d’initiation, dans lequel on reconnaît la « patte » d’une scientifique confirmée, mais aussi d’un ouvrage d’art aux illustrations parfois saisissantes dans lequel nous verrions un judicieux cadeau pour de jeunes naturalistes épris de nature en l’approche d’une période de fêtes. Cet ouvrage se parcourt avec plaisir, et donne au lecteur l’impression de rentrer dans l’intimité des espèces représentées. Les textes, outre les caractères généraux des Ophidiens, en abordent différents aspects : la nutrition, les stratégies de capture des proies, la mue, la croissance, les croyances et la mythologie liées aux serpents, le dimorphisme sexuel, la variabilité des écailles, certains aspects du comportement social, la législation concernant la protection des espèces.

Les caractères distinctifs des 13 espèces de la faune française sont décrits et accompagnés d’une iconographie significative. Parmi les plus saisissantes citons la photographie de couverture, les magnifiques têtes de serpents des pages 89 et 90, l’altière couleuvre de Montpellier de la page 73. Le hasard a parfois favorisé la recherche esthétique dans l’illustration, telle que le cliché du combat de couleuvres de la page 59 dont la disposition des protagonistes évoque les contours d’une lyre antique. Peut-être les couleurs choisies pour la confection des cartes de répartition auraient-elles pu être plus contrastées, notamment à l’attention des lecteurs daltoniens, ou des anecdotes rappelées, comme en sous-bois les impressionnantes chutes des couleuvres d’Esculapes, arboricoles, au pied des promeneurs médusés. Mais ce ne sont là que des points de détail qui n’affectent en rien la qualité d’un ouvrage en particulier tout désigné pour la bibliothèque d’un lecteur, naturaliste ou non, qui réside dans notre espace naturel ou l’arpente régulièrement.

Jean-Loup d'Hondt

Pour en savoir plus : la page de présentation du livre sur le site de l'éditeur